Retour à Souvenirs d’antan

Les Moulins d’Antan

Jadis s’élevait sur le territoire de la commune un moulin à vent au fief du même nom dont les vestiges subsistent là où se trouve l’actuel restaurant du Chalet du Moulin. Aucune mémoire ne se souvient de l’avoir vu en activité ; à la révolution il était déjà cité sur un plan de Levasseur comme moulin en ruine.

Il fut élevé au XIIème siècle dès l’implantation des moulins à vent en France ; aux temps où les seigneurs de Chailly occupaient la Vicomté de Melun.

En 1386 Adam de Montandier possède ce fief. Il le concède à Jean de Chailly dit Guillebaut qui le transmet par héritage en 1416 à son fils Denis.

Pour les services rendus au roi Charles VII durant la Guerre de cent ans, Denis de Chailly reçoit le droit de haute justice sur la seigneurie par acte du 3 octobre 1437. Pour cette raison s’élèveront à côté du Moulin jusqu’à la révolution, des fourches patibulaires et un gibet. Ce lieu prendra le nom de « Moulin de la Justice ».

Il était du type à calotte tournante comme celui de Gastins (Moulin choix) restauré et visitable aujourd’hui de Pâques à septembre. Le moulin était en fermage par bail de neuf ans. Le meunier en plus de moudre les bleds de la seigneurie, devait s’acquitter de la fonction de bourreau (Charte de Philippe VI de Valois). Le bail du meunier Jean Riou et Marie Anne Ingrain, sa femme, précise que « le meunier a le droit de banalité » en vertu d’une convention passée entre le seigneur et les habitants, le 6 janvier 1696, à la suite de la suppression du moulin banal, les chaillotins étant tenus d’y porter leurs blés.

Dès le 17e siècle, il a besoin de réparations ; Charles Estang qui prend le bail pour neuf ans en 1666 est tenu de les exécuter. Cent ans plus tard le moulin est en ruines, seule reste la tour que nous connaissons aujourd’hui.

En 1955, le restaurant du Chalet du Moulin fut construit à proximité des restes de la tour sur le fief du Moulin à vent. Celle-ci, sans ses ailes, s’intègre dans un parc de verdure et de fleurs qui met en valeur ses vieilles pierres devenues notre patrimoine chaillotin.

Au milieu du XIXème siècle, les peintres Millet et Rousseau immortalisèrent ces vestiges sur des toiles : « l’hiver aux corbeaux » conservée dans un musée de Vienne, « Ruines d’un vieux moulin dans la plaine de Chailly » conservée au muséum de La Haye.

B.M. n° 38 – Mai 1995