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Opération Overlord

55E ANNIVERSAIRE DU DÉBARQUEMENT DES ALLIES EN NORMANDIE

Cette bataille de Normandie a été le dernier grand engagement de la Seconde Guerre Mondiale. Elle fut l’une des opérations les plus risquées jamais organisées : Un rappel de l’engagement de tous ces hommes.

L’OPERATION « OVERLORD »

Dans la nuit du 4 au 5 juin 1944, des phrases codées lues à la B.B.C. mettent en action les Résistance Française, qui déclenche les multiples sabotages prévus de longue date. Ceux-ci ont lieu dans l’ensemble du territoire national afin de ne pas donner aux Allemands d’indications précises sur le lieu du débarquement. Dans le même but, les bombardements massifs effectués par les Anglo-Américains couvrent un très vaste espace et ne se limitent pas à isoler la Normandie. Mieux les Alliés épargnent certaines stations radar allemandes situées au nord de la Seine et organisent là de faux préparatifs de débarquement. Il s’agit d’une gigantesque opération d’intoxication, qui vise à faire croire à l’ennemi que le débarquement normand n’est qu’une manœuvre de diversion et que le véritable assaut se produira beaucoup plus au nord. Cette manœuvre est couronnée de succès et limite l’ampleur de la contre-offensive allemande lors des décisifs premiers jours. En réalité, depuis 1943, le lieu du débarquement est arrêté : ni le Pas-de-Calais ou la Somme en raison des défenses allemandes trop importantes, ni la Bretagne, en dehors du rayon d’action de la chasse basée en Angleterre, mais la Normandie et, plus précisément, la côte du Calvados, afin d’être abrité des vents d’ouest par la presqu’île du Cotentin.

Le 6 juin 1944 converge vers les plages normandes une armada de 4 000 navires de transport et chalands de débarquement. Cette première opération s’effectue sans encombre grâce à une totale maîtrise de la mer – 1 500 bateaux de protection – et du ciel – 7 500 avions alliés contre 300 appareils allemands disponibles. Le plan prévoit de mettre à terre le premier jour 50 000 hommes, 1500 chars, 3 000 canons et 13 000 véhicules divers.

Première étape, entre 0 heure et 3 heures du matin : trois divisions aéroportées (deux américaines et une britannique) sont larguées sur les ailes afin de verrouiller les deux extrémités de la tête de pont. Puis, entre 6 h 30 et 7 h 30, cinq divisions d’infanterie (deux américaines, deux britanniques, une canadienne) prennent pied sur les plages. Dans l’ensemble, l’opération s’effectue convenablement, sauf pour les troupes qui débarquent sur la plage baptisée « Omaha ».

Là, désorganisée et privée de son matériel lourd par une mer déchaînée, clouée sur la grève par les importantes défenses allemandes, la division américaine subit des pertes très sévères. Pour une part, la responsabilité de celles-ci incombe aux généraux américains qui n’accordèrent qu’un faible intérêt aux chars transformés en engins spéciaux (amphibies, démineurs, bulldozers…). Ce matériau nouveau rendit, en revanche, d’éminents services aux Anglais et aux Canadiens.

La participation française au débarquement fut très faible : 24 navires sur 5500, 177 hommes sur 50 000. 21 de ces 177 Français moururent le 6 juin 1944. Au total, 2 500 soldats tombèrent ce jour-là, dont plus de 1 000 sur la seule plage d’Omaha. Mais la première étape était franchie avec succès et la revanche de 1940 définitivement engagée.

BM n° 49 – Juin 1999