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Coutume pascale : les roulées

Eglise-St-Paul

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Pendant la période Pascale et jusque vers la fin des années cinquante, nos villages avaient gardé la coutume la « roulées ». A cette époque, vous auriez croisé, défilant dans les rues du village, une joyeuse bande d’enfants de chœur, qui tirant, qui poussant une petite charrette. Certains d’entre eux brandissaient de curieux instruments nommés « taquets » (petits battants articulés sur une planchette tenue par un manche) dont les « battements » signalaient le passage de cette sympathique petite troupe.

Sur la charrette trônait une bonbonne contenant l’eau bénite et un grand panier. La petite bande allait de porte en port, troquant son eau bénite contre des œufs et des pièces de monnaie.

En remerciement, après la distribution, ils entonnaient, sur un air de cantique, une chansonnette. Mais si l’on ne donnait pas, un refrain vengeur s’élevait à l’encontre des mauvais paroissiens et les enfants continuaient leur tournée toujours en battant le taquet.

Les affaires allaient bon train : le grand panier se remplissaient d’œufs, les poches se gonflaient de pièces. Mais rapidement le niveau de l’eau dans la bonbonne baissait et il fallait, bien sûr, refaire le plein. Certaines mauvaises langues prétendent, que le temps pressant, on ne retournait pas au presbytère et que le tonneau était complété à la borne-fontaine la plus proche. Après tout la multiplication s’applique aussi à l’eau bénite !

Beaucoup se souviennent de ces « roulées » auxquelles ils ont participé. A les entendre, on ressent comme un regret de ne pas voir cette coutume se perpétuer. Et si un jour vous vouliez en savoir plus, demandez donc à Michel Dagneau le 1er adjoint, il paraît qu’il en était !!!

L.B.
B.M. n° 33 – Pâques 1993